LA DÉMARCHE ARTISTIQUE
LAURENT VIENS, ARTISTE DEPUIS 40 ANS

Les premiers vingt ans à peindre et faire autres choses pour manger, puis les vingt autres à peindre en oubliant parfois de manger! 40 ans plus tard, Laurent Viens vit toujours de son art. Peintre et sculpteur, Laurent travaille principalement le bois et le métal. Toujours en recherche, jamais de compromis ni de formules toutes faites, Laurent travaille, travaille et travaille. Se remettre en question, produire et laisser aussi en héritage la trace des gens qu’il côtoie. Laurent Viens… sa vie et son œuvre ne font qu’un.
LA DÉMARCHE ARTISTIQUE
" Je suis l’héritier des gens que je côtoie "
LE NOIR
Le noir représente un élément important dans l’œuvre global de Laurent, sous diverses matières et textures et ce, depuis ses tout débuts.
Le frère Jérôme, formateur de plusieurs artistes du Québec, accueille et forme Laurent Viens, alors que celui-ci n’a que douze ans. Jamais par la suite, Laurent n’a déposé son pinceau ou plutôt sa truelle et ses autres outils.
Très jeune donc et sans moyens financiers, Laurent s’est mis à la recherche d’une matière qui lui permettrait de peindre à une fraction du coût de la peinture à l’huile. Avec son humble salaire de faucheur de gazon, il s’achète un gallon de goudron à toiture. De cette matière noire et opaque, propice à créer des textures, il réussit à décliner une palette de couleurs subtiles comprenant plus d’une vingtaine de teintes, obtenues par dilution du produit. Ces teintes sombres du goudron allaient donc donner l’opportunité à Laurent d’exprimer le fond de sa pensée et de peindre le noir, l’ambre, l’ocre et même le rouge de son âme. Depuis ce jour, le goudron est toujours partie prenante de son œuvre.
LE BLANC

À cette étape Laurent cherche à intégrer le blanc dans son œuvre. Malgré les teintes sombres et la présence du noir, la lumière a toujours été présente dans l’œuvre de Laurent.
Cherchant sans relâche, travaillant sur des bâches blanches, explorant la gravure, le blanc du papier, le métal poli, les linoléums et plusieurs autres matériaux, chaque étape menant à la suivante, Laurent a su relever le défi et la luminosité de ses œuvres actuelles en est la preuve. Toujours de grand format, ses œuvres sont gestuelles. Autrefois brutes on y trouve aujourd’hui la délicatesse et la subtilité de l’expérience accumulée.
L’événement phare de cette période fut sans contredit son exposition solo BLANC GOUDRON en 2000. Un événement réussi et une évolution bien accueillie par les collectionneurs qui achetèrent 25 des œuvres exposées en ce soir de première.
LA TROISIÈME DIMENSION

La recherche de couleurs est très importante pour Laurent, toutefois le relief de même que les dimensions sont aussi des éléments essentiels de son art.
La recherche d’une troisième dimension issue des textures du goudron a amené le peintre à faire sortir son œuvre de la toile. C’est-à-dire que Laurent, toujours à la recherche du dépassement et de nouveaux défis, a souvent peint sur des supports non conventionnels. Le bois, le métal, l’aluminium, les capots de voitures sont autant de supports attrayants pour s’exprimer que le sont le papier ou les toiles conventionnelles. C’est ainsi que Laurent s’est mis à créer des œuvres 3-D, concaves ou convexes dont sa série très prisée de capots de CITROËN. L’aluminium, l’acier, le bois, tout s’inscrit et s’intègre dans son œuvre depuis toujours.
On a souvent mentionné que de ces œuvres grand format, émanent une force calme, une occupation de l’espace et une présence marquée de l’œuvre dans son environnement.
LA SCULPTURE, UNE PLACE IMPORTANTE

Pour décrire l’œuvre de Laurent en deux temps, il faudrait parler du temps pour peindre et du temps pour sculpter. Habituellement Laurent peint, mais comme il le dit lui-même : « Quand les mains ne sont pas bonnes… »[1] il part en recherche dans un monde connexe, celui de la sculpture.
Nombreuses sont les œuvres d’art qui ornent et font rayonner les jardins, terrasses et maisons de plusieurs Montréalais ou banlieusards. Laurent a souvent créé des sculptures servant à embellir l’environnement des gens. Jusqu’à tout récemment les sculptures de Laurent étaient destinées à des collectionneurs privés, par contre, plus récemment Laurent a eu l’occasion de faire une œuvre gigantesque pour la municipalité de Saint-Jean-sur-Richelieu.
C’est à l’automne 2011 que Laurent a terminé l’installation d’une sculpture monumentale dans le carrefour giratoire de l’entrée nord-ouest de la ville de Saint-Jean-sur-Richelieu. Le défi était intéressant puisqu’une thématique bien précise était imposée et la sculpture devait également répondre à une multitude de critères techniques.
Ce fut un pari relevé sous la thématique du transport. L’œuvre de Laurent offre ainsi aux voyageurs deux visions : l’une de jour et l’autre de soir. En effet, l’intégration des éclairages au cœur même de l’œuvre permet d’explorer deux dimensions : l’une plus intérieure et symbolique (de soir) et l’autre plus extérieure et réaliste (de jour).
L’acier est son matériau de prédilection, parfois la tôle galvanisée et l’intégration d’autres composantes viennent s’ajouter à ses œuvres. Acier tordu, chauffé à blanc, découpé, soudé ou assemblé, ses œuvres costaudes semblent légères. L’acier de ses œuvres, souvent, évoque un tissu en mouvement, une robe, un voile aux prises avec le vent.
LA SÉRIE URBANIA

URBANIAreprésente la nouvelle série d’oeuvres sur laquelle Laurent travaille depuis 2011. Cette démarche intègre la sculpture, la gravure et la peinture sur des structures convexes ou concaves. Il s’agit d’œuvres tridimensionnelles tout à fait innovatrices et urbaines. Après de multiples années de recherche, la nouvelle série est la synthèse de 40 ans de métier et fait de cette collection un tout nouveau produit dans le domaine des arts. Cette collection représente un immense potentiel de marché pour le Québec, mais également pour percer des marchés extérieurs, tels New York, Miami, Londres et Paris.
LA SÉRIE RENAISCENDRES
Malheureusement, un incident hors de son contrôle oblige Laurent à freiner sa production. Dans la nuit du 16 août 2012, un incendie majeur a complètement détruit son atelier, lieu de création et de travail. « Dans ce brasier j’ai tout perdu : outils, équipements, matériaux, ordinateur, support audiovisuel ainsi que 60 œuvres achevées de la série URBANIA. »[1]
Sachant le potentiel et surtout voyant la réponse du public pour la série URBANIA, Laurent n’abandonne pas. Au contraire, c’est pour ces raisons que 3 jours après l’incendie, sans s’apitoyer sur son sort, Laurent retrousse ses manches et décide de reconstruire un nouvel atelier à deux pas de la maison, plus lumineux et plus confortable. Parents et amis l’ont aidé et aujourd’hui, l’incendie aura permis sa RENAISSANCE.
La série RENAISCENDRES présente neuf séries de dix papiers embossés et rehaussés à la main par l’artiste, en utilisant des cendres de son premier atelier. Les ventes de la série RENAISCENDRES réalisées lors de deux événements-bénéfices auront permis à Laurent de réellement renaître de ses cendres.
LE DÉFI POUR 2013

Le défi de Laurent pour les prochaines années : percer le marché américain et européen. Des galeristes et collectionneurs ont remarqué le travail de Laurent lors de ses dernières expositions. Le temps est donc venu de présenter le travail de Laurent de l’autre côté de l’Atlantique où déjà trois galeries lui ouvrent leurs portes.